De fondation tardive, la paroisse des Baux, primitivement connue sous le nom de Longuemare, date du milieu du XIIIème siècle. Son territoire a été pris progressivement par essartage sur la forêt. Aujourd’hui encore, plus de la moitié du territoire de la commune est occupée par celle-ci. L’implantation première, attestée dès l’époque normande, s’était faite au Champ-Motteux, lieu où se perpétuera une seigneurie notable. Diverses donations de parcelles de forêt par le Roi Saint-Louis engendrèrent la présence de plusieurs abbayes dans le terroir actuel des Baux : Royaumont, Maubuisson, Lyre. La primauté revint par la suite, après plusieurs transactions, à l’évêque d’Evreux qui érigea dès 1293 la paroisse en baronnie. Seule, l’église resta jusqu’à la Révolution un bénéfice appartenant à l’abbaye de Lyre.
L’économie de cette paroisse fut longtemps issue essentiellement de la forêt. Ainsi, au début du XIXème siècle, plus d’une centaine de familles exerçait une activité liée au bois : sabotiers, charrons, bûcherons, voituriers… En dehors de la culture et de l’élevage, on trouve également des cloutiers et des épingliers, artisanats traditionnels au Pays d’Ouche à l’époque. Aujourd’hui subsistent l’agriculture et quelques activités artisanales.
C’est ici que se situait le prieuré de Notre-Dame du Désert. Fondé en 1125 par Robert de Leycester, comte de Breteuil, et appartenant à l’abbaye de Lyre, il eut pour prieur au milieu du XVIIème siècle le célèbre Jean Eudes, le « Saint Vincent de Paul de la Normandie », canonisé sous le nom de Saint Jean-Eudes. De cet antique prieuré, il reste aujourd’hui un certain nombre de bâtiments, et notamment la chapelle, sauvée au XIXème siècle par Paul d’Urclé et superbement entretenue par ses propriétaires actuels. A proximité de celle-ci, on peut voir une curieuse cave médiévale où se trouve le célèbre « pavé vert ».
L’église des Baux est une construction d’origine romane, pouvant remonter à la création de la paroisse, mais modifiée par la suite à la Renaissance. Elle abrite une curieuse statue monumentale de Saint Christophe, patron de la paroisse. Signalons pour finir, la présence au hameau du Hamelet, d’une jolie maison à pans de bois datant de 1606.
Texte de B. LIZOT
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